.......San Nicolás de Flüe (1416-1487), patrón de Suiza ....Artículos...Textos...INDEX
Nicolas de Flue: sa spiritualité en sept points
(por Martin Hoegger)
«La paix est toujours en Dieu, car Dieu est la paix», dit Nicolas de Flüe dont on commérera le 600e anniversaire de sa naissance en 2016. La sainteté véritable na ni murs ni frontières. Elle nappartient pas plus à une Eglise quà une autre. «Les saints ne séparent pas. Unis aux Christ, ils unissent les humains entre eux, surtout les chrétiens désunis». 1
«Aux Confédérés, quil aimait profondément, il conseillait souvent de renoncer au service militaire chez des princes étrangers ainsi quaux pensions, mais il les encourageait à cultiver lamitié et lunité entre eux aussi bien quavec leurs voisins. Il les exhortait à garder intact lhéritage de leurs ancêtres, à savoir la crainte de Dieu, lesprit dhospitalité, la justice, le courage et la liberté si chèrement conquise. Fidèlement et expressément, il leur demandait dhonorer Dieu, ses serviteurs et ses églises, de protéger et soutenir les veuves, les orphelins, ainsi que les pauvres, les déshérités et les nécessiteux. En agissant ainsi, disait-il, votre louange subsistera et grandira, sinon elle diminuera et disparaîtra».
Quel parti oserait aujourdhui défendre un tel programme social et politique? En peu de mots, ce texte, un des plus élogieux sur Nicolas de Flue, dit lessentiel: mettre Dieu en premier, puis le pauvre et le petit, consentir à perdre pour maintenir lunité et lamitié. Ces lignes sont tirées de la Chronique de la ville de Berne, écrite en 1529 par Valerius Anshelm.2
Quelques années plus tôt, Zwingli, fustigeant le «chacun pour soi» des Suisses avides de gains, renvoie lui aussi à frère Nicolas. «Avant toutes choses, vous savez bien ce que le pieu Frère Nicolas de Flue, dUnterwald, a dit de la Confédération, et la dit très sérieusement, à savoir quaucun seigneur ou aucune puissance ne peut la vaincre si ce nest lintérêt personnel... Légoïsme a été semé parmi vous, la discorde la suivi. Maintenant la ruine viendra, à moins que nous narrachions le chacun pour soi, le désaccord, du milieu de vous, car il y a encore une sûre espérance et un secours en Dieu».3
Dans la crise que traversait la jeune Confédération helvétique à la fin du 15e siècle, Nicolas a été un guide sûr et unanimement accepté. Quelques décennies plus tard, au temps des réformes, ces deux plumes protestantes en appellent à son autorité pour inviter leurs contemporains à vivre en paix et dans la solidarité. Bien dautres, par la suite, se laisseront inspirer par lermite du Ranft. Et pour notre temps, quapporte la vie étonnante de frère Nicolas? En sept points jessayerai de dire quelle plus actuelle que jamais: notre époque a besoin de savoir que Dieu aime personnellement chacun, que le bonheur est de répondre à cet amour en discernant sa volonté, qui se résume dans le commandement nouveau de lamour réciproque, particulièrement envers les démunis. Mettre cela en pratique est source de paix et dunité dans la société. La clé qui ouvre à lunité avec Dieu et entre les hommes est Jésus crucifié. Ressuscité, il est au milieu de son peuple, il le nourrit par sa Parole et son Pain de Vie. 2
1. Nicolas de Flue : une expérience de lAmour de Dieu
«Ô homme! Comment Dieu pourrait-il être mieux connu de toi, sinon que lamour de Dieu te soit envoyé du ciel ?»
lit-on dans les «Maximes» de Frère Nicolas.4
Comment connaître Dieu, cette question, que tous se posent un jour ou lautre, Nicolas ny répond pas par un cours de théologie, mais par sa vie, unique et surprenante.
Oui, le fondement de sa vie, cest une profonde expérience de lamour de Dieu, qui la visité un jour. Et cette expérience a fait de lui un témoin de la proximité de Dieu. Le paradis se trouve dans son coeur, «là où Dieu lui-même vient se promener». Le ciel nest plus un au-delà inaccessible, mais une clarté intérieure. Si forte fut la présence aimante de Dieu, quelle la converti.
Nous lisons encore dans les «Maximes» :
«Ô Dieu ! Comme tu es hautement aimable, Toi qui tes penché si humblement vers le pauvre pécheur ! Ô Dieu ! Tu es si plein de bonté, Toi qui habites si volontiers dans le cur de lhomme ! Plus dune âme qui te désire sen réjouit. Et plus dun grand pécheur par là se convertit. Ô Dieu ! Tu es un noble hôte, Toi qui agis en lhomme jour et nuit». 5
Ayant connu Dieu dans son amour, le fondement et le but de la vie de Nicolas sera de choisir Dieu tel quil sest révélé à lui. De laimer, de le servir comme Amour. Lui dabord, Lui le seul et unique Bien. Et daimer en Lui tous les êtres.
Au milieu de son «Tableau de la roue», Nicolas rencontre ce visage aimant et aimé, qui est un symbole de Dieu-Trinité, qui «embrasse le ciel ainsi que tous les mondes».6 A travers ce visage, Nicolas rencontre Dieu dans sa bienveillante proximité. Cest le visage du Christ, le Roi crucifié, qui la aimé et sest donné pour lui.
Un jour, Nicolas avait vu «une lumière dont il avait été transpercé, où se montrait un visage humain. A ce spectacle, il avait pensé que son coeur allait éclater en morceaux».7 La mémoire de cette vision est peut être contenue dans le tableau. Aux dires de ceux qui lont approché, le visage même de Nicolas reflète cette lumière à la fois tendre et redoutable. 3
Suite à un rêve, dans lequel il a vu dans le ciel une étoile qui éclairait le monde entier, alors quil était encore dans le sein de sa mère, Nicolas a pris conscience de lamour préexistant de Dieu pour lui. A la manière des prophètes Esaie (49.1) et Jérémie (1.5), appelés par Dieu dès leur conception.8
Dans le tableau, au médaillon de la Création, le Père et ses anges, veillent sur nos vies. Nicolas, comme tous les amis de Dieu -et cest peut être la leçon principale de leur vie- nous disent que nous sommes aimés. Ils nous appellent à discerner une intention damour dans tous les événements -douloureux ou joyeux- qui nous arrivent. Leur vie est un appel à sortir de nos enfermements pour nous ouvrir à cet amour immense et intarissable.
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Tu es aimé! Jésus na fait quannoncer cette bonne nouvelle. En la vivant dabord. Au moment de son baptême, la voix du ciel dit : «Tu es mon fils bien-aimé, je mets en toi toute ma joie (Luc 3.22)». Toute sa vie, tout son enseignement ne fera que redire, sous toutes les couleurs, lamour du Père pour son Fils (Jean 15.9) et de nous appeler à répondre à lamour du Père en ouvrant grand notre cur à Dieu et à chaque prochain (Jean 15.12).
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Moi aussi je veux ouvrir les yeux de mon coeur à la douce lumière de cet immense Amour. Avec Jésus, avec frère Nicolas, avec tous les baptisés, je reçois la déclaration damour de mon Père céleste, adressée à moi, maintenant :
«Tu es mon fils bien-aimé». Merci, Père, pour ton amour. Un jour tu mas regardé et ton rayon ma touché au plus profond de mon être. Les ténèbres ne sont plus ténèbres quand tu parais. Que la joie et la reconnaissance rayonnent sur moi afin que je puisse te répondre et toujours chercher ton visage bienveillant!
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2. Discerner la volonté de Dieu.
La vie de Nicolas, cest aussi la leçon dune obéissance. En se rendant au Ranft, cest ce quil faut chercher. Non pour imiter le chemin unique et déroutant de Nicolas, mais pour le découvrir comme un compagnon de route, comme un frère qui nous invite à faire un pas sur le chemin de laccomplissement de la volonté de Dieu pour notre vie.
Chacun est aimé de Dieu dune manière unique et personnelle. Observons les rayons du tableau de la roue: chacun reçoit un rayon particulier de lamour divin. Chacun est appelé à découvrir ce rayon et à marcher vers Dieu dans la lumière de son rayon, en réalisant la volonté personnelle de Dieu sur lui.9
Qui comprendra le chemin de Nicolas? Comment ce père de dix enfants, paysan, soldat, homme engagé dans les affaires de son pays, a-t-il pu quitter le monde pour vivre dans un ermitage, à une jetée de pierres de la maison familiale et passer vingt ans dans le jeûne absolu? «Dieu le sait», avait-il coutume de répondre à ceux qui linterrogeaient au sujet de son jeûne.
Nicolas, comme sa «très chère femme» Dorothée, sont restés très discrets sur lintimité de leur vie familiale. Il convient dailleurs de toujours conjoindre leur destinée, car sans laccord et la foi de son épouse, la vocation de Nicolas naurait pu sépanouir. Comment expliquer en profondeur le 4 rayonnement de ces deux êtres dexception sinon que lun et lautre ont marché vers le soleil divin selon la lumière de leur rayon?
A lâge de 16 ans, Nicolas eut la vision dune tour. Cette image ne le quitta plus. Elle lappelait à chercher une profonde communion avec Dieu. Lunité avec Dieu et entre les hommes sera la passion de sa vie, unité symbolisée par cette tour qui relie terre et ciel. Puis il eut la vision dun nuage doù sortit «une voix lui ordonnant de sabandonner tout entier à la volonté divine».10
Une autre vision met en scène trois visiteurs, comme ceux qui se présentent devant Abraham. Cest une image de la Trinité. Le premier sadresse à lui avec ces paroles :
«Nicolas, veux-tu te remettre corps et âme en notre pouvoir?»
Et lui de rétorquer vivement :
«Je ne me remets à personne sinon au Dieu tout-puissant dont jaspire corps et âme à être le serviteur».
A cette réponse, les visiteurs se détournèrent de lui pour éclater dun rire joyeux».11
La résolution de Nicolas dadhérer à la volonté de Dieu réjouit le coeur de Dieu. Joie du ciel quand un homme répond à son appel.
A travers ces visions qui lappelaient à sabandonner à la volonté de Dieu, Nicolas de Flue nous enseigne à rechercher la volonté divine, comme la chose la plus agréable à Dieu. Mais comment discerner la volonté de Dieu à chaque instant de notre vi? La vie de Nicolas nous donne quelques indications.
Dabord méditer la Parole de Dieu. Un témoin de Nicolas, Jean de Trittenheim, relève sa profonde connaissance des Ecritures, qui lui permettait de «donner des avis touchant le salut et la vie droite, bien quil fut totalement ignorant des lettres. Concernant la morale et la vie chrétienne, il fut un conseiller pénétrant et solide parlant toujours selon lEvangile».12
Puis, Nicolas nous invite à écouter la voix de Dieu, que nous découvrons dans le silence et la prière :
«Jai toujours écouté la voix de Dieu, qui parlait au fond de ma conscience», dit-il.
Troisièmement: discerner ensemble. Toutes ses grandes décisions, Nicolas les a prises dun commun accord avec dautres. Ce nest quaprès avoir obtenu le consentement de sa femme et de ses grands enfants quil prit son bâton de pélerin et quaprès sen être ouvert à son confesseur quil décida de continuer son jeûne extraordinaire.
Quatrièmement: lhumilité.
«Si jai lhumilité et la foi, je ne peux me tromper»13
répond-il à un théologien qui lui demandait sil ne craignait pas de ségarer à cause de son ascétisme. Son humilité lui donnait dentendre un message divin dans lavis dun simple paysan comme dans lordre dun évêque. Un paysan le dissuada de continuer sa route vers lAlsace et lui conseilla de retourner auprès des siens. A lévêque de Constance venu linterroger sur son jeûne et qui lui avait demandé quelle est la chose la meilleure dans la chrétienté, Nicolas répondit: «la sainte obéissance». Et par obéissance, il mangea un morceau de pain et but à grand peine, une gorgée de vin, ce qui provoqua en lui de terribles maux destomac.14
Enfin, recommencer toujours à nouveau. Le moment pour faire la volonté de Dieu est chaque instant de la vie quotidienne. A un jeune homme qui se plaignait de sa faiblesse et de ne pas tenir ses résolutions, Nicolas répondit qu«il faut se relever aussitôt».15
Linstant présent est une occasion unique pour répondre à la volonté damour de Dieu, pour boire la coupe de la souffrance ou le vin qui réjouit le coeur de lhomme. Cest ce quexprime cette «Maxime de frère»:
«Quel cadeau offrons-nous à lhôte très noble
quavec tant dinsistance nous avons invité?
Un amour constant pour coupe et la volonté libre pour vin clair,
afin que Dieu, venant de son royaume céleste, soit le bienvenu chez nous.
Le noble est salué avec de grands égards. 5
Ainsi accueillons Dieu chez nous comme lhôte le plus digne».16
Regardons encore le Tableau. Deux personnes peuvent nous donner une idée des effets de la volonté de Dieu en celui qui sabandonne à elle. Jésus et Marie, sa mère, situés en quatre cercles opposés. Lun et lautre ont vécu pour adhérer à la volonté de Dieu. Parce quelle a répondu à lange: «Que tout se passe pour moi comme tu me las dit» (Luc 1.38), Marie est devenue la mère du Sauveur.
Parce que sa vie entière a été adhésion constante à la volonté de son Père.
«Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise» (Luc 22.42),
Jésus est devenu lauteur dun salut offert à tous. Si laccomplissement de la volonté de Dieu a été le sens de la vie de Jésus et de sa mère, de Nicolas et de sa femme, que me reste-t-il de plus intelligent à faire, à moi qui porte le nom du Christ
***
Merci, Père, pour le rayon de ta lumière. Pour mon rayon, celui que tu as choisi quand, par amour, tu mas créé. Ouvre mes yeux pour que je discerne ta volonté à chaque instant de la roue du temps. Merci de toujours me donner loccasion de me relever pour recommencer.
3. « Frère Nicolas »
Un homme fraternel, accueillant chacun, comme un frère, une soeur, en qui il discernait le Christ lui-même. Voilà comment frère Nicolas -Bruder Klaus- apparaissait à ses contemporains. La suprême volonté de Dieu consistait pour lui en laccomplissement du commandement nouveau donné par Jésus:
«aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés» (Jean 15.12).
Déjà comme soldat, à une époque où les Suisses inspiraient la terreur sur les champs de bataille, Nicolas «faisait le moins de dommage possible à lennemi, quil cherchait autant que possible à protéger»17 Dans son ermitage, il accueille ses visiteurs «d'un air ouvert et riant», témoigne Jean de Waldheim.18
Bientôt le monde viendra à lui, car les confédérés voyaient vraiment en lui leur frère. Il avait tout connu comme eux: les champs de bataille, les fatigues nécessaires pour assurer le pain quotidien dune famille nombreuse, les responsabilités de la vie politique. Il était leur frère, il pouvait les comprendre, se faire tout à tous, et même, certaines fois, exercer le don de lire dans les curs.19
«Ce frère Nicolas, écrit Jean de Trittenheim, fut dune grande autorité parmi les Suisses à cause de la sainteté de sa vie. Dans tous leurs doutes et leurs difficultés, ils avaient recours à lui en tout temps, et les paroles, conseils et exhortations de cet homme étaient pour eux comme des oracles».20
Chaque personne qui vient à lui, est accueillie comme le Christ. Un jour, dans une vision, il reçoit la visite dun pèlerin. Cest le Christ, qui le remplit de son amour:
«Il reconnut que le pèlerin lui portait un amour si grand quil sen trouvait comme écrasé et quil confessa ne pas mériter cet amour; puis il savisa que cet amour était en lui-même. Aussi voyait-il dans son esprit que sa face, ses yeux et même son corps tout entier étaient si remplis dune humilité pleine damour, comme un récipient rempli de miel, quune goutte de plus leut fait déborder».21
Dans une autre vision de la Trinité, le Père prend Nicolas dans ses bras pour le remercier davoir secouru son Fils dans la détresse que vivent tous les petits.22 Comme les élus au dernier jour, Nicolas sétonne. Quand a-t-il aimé Jésus dans létranger, le malade, le prisonnier, laffamé. En vérité, répond le Christ: 6
«Chaque fois que vous lavez fait à lun de ces petits qui sont mes frères, cest à moi que vous lavez fait» (Matthieu 25.40).
Dans le tableau de lEglise de Sachseln, chaque scène contient les symboles des «uvres de miséricorde» de la parabole du jugement dernier (Matthieu 25): «Jai eu faim et vous mavez donné à manger»: la miche de pain et le pichet deau dans le médaillon de la Création. «Jétais étranger et vous mavez accueilli chez vous»: le bourdon et la besace du pèlerin dans le médaillon de la Nativité). «Jétais nu et vous mavez habillé»: un vêtement au sol dans le médaillon de la Crucifixion. «Jétais malade et vous avez pris soin de moi»: les béquilles de linfirme dans le médaillon de lAnnonciation. «Jétais en prison et vous êtes venus me voir»: la chaîne et lentrave du condamné dans le médaillon de lArrestation de Jésus.
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Lidentification du Christ avec le pauvre à aimer est au centre de lEvangile. Tu as vu ton frère, cest comme si tu avais vu Dieu! Celui qui aime concrètement ses frères, cest comme sil aimait directement Jésus en eux, même sil ne le sait pas. Le Fils de Dieu, «de riche quil était, sest fait pauvre» (2 Co. 8.9). Il est venu pour servir, non pour être servi. Il a guéri les malades, été proche des exclus et des marginaux.
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Merci, Jésus, pour le frère et la soeur que tu me donnes comme chemin pour te rencontrer. Si je viens à loublier, donne-moi de recommencer aussitôt à laimer. Et toi en lui.
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4. Paix et unité
Nicolas vit depuis 14 ans dans son ermitage. Cest alors quil jouera le rôle décisif qui fera de lui le «père de la patrie». Ces années ont creusé en lui un sillon profond de vie évangélique. Et un intense désir de partager la paix et lunité avec tous.
Réunis à Stans, les délégués des différents cantons et villes alliées de la Confédération helvétique narrivent pas à sentendre sur ladmission de Fribourg et Soleure dans lAlliance. Les cantons des villes - Berne, Zurich et Lucerne - sopposent aux Waldstaetten, les cantons paysans. Un vent de tempête souffle le soir du 21 décembre 1481 sur lhôtel de ville de Stans. Les délégués sapprêtent à retourner chacun de leur côté pour prendre les armes.
Se lève alors un homme. Ecoutons la chronique de Diebold Schilling : «En ce temps-là, il y avait à Stans, comme curé, un prêtre vénérable et pieux nommé Heini am Grund, natif de Lucerne et très cher au saint homme du Ranft, frère Nicolas. Ce Monsieur Heini se rendit compte et comprit que, de ce qui se passait, il ne pouvait résulter rien dautre que la guerre. Pendant la nuit, il se leva et, en toute hâte, se rendit auprès de frère Nicolas; il lui exposa la situation, raconta comment les discussions sétaient prolongées jusquà ce que tout espoir dentente sévanouisse et que, dans laprès-midi, chacun voulait rentrer chez soi, résolu à faire prévaloir sa cause par les armes, puisquil ny avait plus dautre issue que la guerre». 7
Le prêtre revint le lendemain avec le message de lermite, qui ne sera divulgué quaux délégués. Et, continue D. Schilling, «Dieu nous accorda ce bonheur que la situation, si critique le matin, saméliora de beaucoup par ce message et, en une heure, tout fut réglé et arrangé». Un nouveau pacte - le «convenant de Stans» - fut rédigé et signé par toutes les parties. « Les cloches sonnèrent de joie et tout cela sest fait au soir du jour de St-Thomas, en lan 1481 ». 23
Grâce au message de frère Nicolas, les délégués vécurent une véritable conversion de leur attitude les uns envers les autres. Un changement analogue à celui du saint fêté ce jour-là, quand il passa de lincrédulité à la foi, devant son Seigneur ressuscité.
Quelle fut la teneur de lintervention de Nicolas? On la devine à travers deux lettres dictées en 1482. La première est adressée à la ville de Constance dans le conflit qui lopposait aux Confédérés :
« Jai compris votre message, dans lequel vous me demandez de prier pour vous. Je le ferai de bon coeur, mais cest à Dieu, non pas à moi, quil appartient de vous exaucer. En ce qui me concerne, je mettrai toute ma bonne volonté pour que mes paroles puissent conduire à la paix et vous apporter le salut. Mon conseil est aussi de vous montrer conciliants dans ces affaires, puisquun bien en entraîne un autre. Si toutefois le différend ne parvient pas à être réglé dans lamitié, alors le droit sera le meilleur moyen dy parvenir». 24
Daprès ce texte, la paix est avant tout un don de Dieu. Nous ne pouvons parvenir à la paix par nos seules forces. Seule une grâce venant de Dieu peut la réaliser: «Cest à Dieu, non pas à moi, quil appartient de vous exaucer». Mais une condition précise est nécessaire pour que cette grâce soit communiquée. Il sagit de vraiment mettre «toute sa bonne volonté», chercher la conciliation, si possible dans lamitié, sinon par le droit, qui a en vue, non la victoire dune partie sur lautre, mais la réconciliation des deux.
Quelques mois plus tard, il adresse ces paroles aux autorités de Berne, qui contiennent lessentiel de son message:
«Obéir est le plus grand honneur qui soit au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être obéissant les uns envers les autres. La sagesse est le trésor le plus précieux qui soit, parce quelle permet dentreprendre au mieux toutes choses. La paix se trouve toujours en Dieu car Dieu est la paix, et cette paix ne peut être détruite. La discorde enfin sera détruite. Veillez donc à chercher avant tout la paix. Protégez les veuves et les orphelins, comme vous lavez fait jusquici. Et celui dont le bonheur saccroît sur terre, quil en remercie aussi Dieu afin quil saccroisse aussi dans le ciel. Les fautes publiques, il faut les prévenir et sen tenir toujours à la justice. Gardez aussi dans vos coeurs le souvenir de la Passion du Seigneur, car cest pour lhomme la plus grande des consolations à la dernière heure». 25
Ici aussi, la paix est à la fois une grâce divine et une responsabilité précise de notre part. Une grâce à recevoir, car «la paix se trouve toujours en Dieu, car Dieu est la paix». Une responsabilité, un engagement: «Obéir est le plus grand honneur qui soit au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être obéissants les uns envers les autres». Et cette «sainte obéissance», nous lavons vu, consiste avant tout en la mise en pratique du commandement nouveau de Jésus, lamour réciproque, en particulier envers les plus petits et démunis, «protéger les veuves et les orphelins».
Si lon ne vit pas ainsi, en cherchant avant tout la paix avec tous, ce don divin de la paix ne peut être obtenu. Il faut faire ce que Dieu demande pour que le Ciel souvre et pour que «les cloches sonnent de joie». Si tu veux la paix, cherche dès maintenant à être en paix avec chaque prochain. Et Dieu, cest sûr, te donnera la grâce de lunité.
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8 Car lunité, cest son désir le plus ardent, son testament. Cest la réalisation de la prière de Jésus: «Que tous soient un, Père, comme toi et moi... afin que le monde croie... Moi en eux et toi en moi, afin quils soient parfaits dans lunité» (Jean 17.21-23). Jésus a vécu pour que nous soyons en paix avec Dieu et les uns avec les autres. Cest lui qui a mis ce brûlant désir de paix dans le coeur de Nicolas. Quil le verse en chacun de nous! Pour recevoir cette grâce de paix et dunité, relevons-nous tout de suite, commençons -et recommençons toujours- à vivre comme Jésus nous la commandé en mettant en pratique son amour. «Il ny a pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux quon aime». Aimer comme il nous a aimés, cest-à-dire jusquà labandon, afin de pouvoir recevoir le charisme immense de lunité. Immense, parce que lunité est en Dieu et ne peut être détruite.
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Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix: Là où il y a la haine, que nous mettions lamour. Là où il y a loffense, que nous mettions le pardon. Là où il y a la discorde, que nous mettions lunité... Car cest en donnant quon reçoit, cest en soubliant quon se retrouve, cest en pardonnant quon est pardonné, cest en mourant quon ressuscite à la vie éternelle
5. Suivre Jésus crucifié
Dans sa lettre aux autorités de Berne, Nicolas les exhortait à «garder dans vos coeurs le souvenir de la passion du Seigneur, car cest pour lhomme la plus grande des consolations à la dernière heure».26
Cest le point central dans lexpérience de Nicolas. La source de la paix et la clé de lunité sont à chercher à lombre de la Croix. Dans son chemin spirituel, la découverte de la méditation de la passion de Jésus fut la cause de lapaisement de son anxiété lors dune grave épreuve. Le prêtre à qui il sétait ouvert lui
«suggéra un remède comme étant le meilleur et le plus salutaire, à savoir la méditation fervente de la passion de Jésus-Christ. Tout joyeux de la découvrir, je répondis que jen étais ignorant et que je ne connaissais pas la manière ni la forme de cette méditation de la passion du Christ».27
Depuis ce jour, Nicolas entreprit de sattacher chaque jour à Jésus-Christ crucifié.
Quest-ce à dire? Il sagit de suivre Jésus sur le chemin de sa passion. De méditer sur ses sentiments, comment il a aimé chacun jusquau bout, jusquà pardonner à ses bourreaux : "Homme, quand le monde te hait Et te témoigne beaucoup dinfidélités, pense alors combien ton Dieu fut bafoué et conspué. Tu ne dois pas accuser ton prochain dêtre coupable, Mais tu dois prier Dieu quil vous soit à tous deux miséricordieux».28
Jésus-Christ crucifié est le secret de cette paix quil essaie de vivre et de communiquer à tous ceux qui viennent à lui pour chercher un conseil, pour résoudre un conflit. A partir des deux médaillons de la Croix et de lArrestation du tableau de la roue, il les invite à avoir les mêmes sentiments que Jésus, le Dieu doux et humble de coeur (Phil. 2). Cest ce Dieu crucifié auquel Nicolas sattache, comme son unique Bien:
«Ô homme! Aie Dieu dans ton coeur, Et tiens-le pour le meilleur et le Tout-Bien».29
Jésus crucifié est non seulement le secret de la paix entre les hommes divisés, mais aussi la clé de notre union avec Dieu. Suivre Jésus sur son chemin damour, de foi et despérance, conduit à la vie:
«Le martyre de Dieu et son amère Passion doivent toujours être des degrés que nous devons gravir, si nous voulons aller à la vie éternelle» 30
Au Christ pauvre et pèlerin, Nicolas adresse sa petite prière quotidienne. Il lui demande de lui donner tout ce que Jésus a vécu dans son «tendre martyre»:
«Homme, pense aux claires petites fleurs, comme elles fleurissent sur la surface de la terre, ainsi dois-tu fleurir dans le tendre martyre de Dieu».31
Dans deux visions, Nicolas est appelé à sattacher à la croix. Dans celle des «Trois visiteurs», symbole de la Trinité, il reçoit la croix afin quil la porte en souvenir des visiteurs.32
Dans une autre vision de la Trinité, Nicolas revêt la robe du Christ crucifié, car il la aimé.33
La victoire passe par la fidélité à la croix; à celui qui laura porté jusquau bout, létendard de la résurrection lui sera donné.
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Le grand cadeau que Nicolas de Flue a donné à lEglise, cest davoir vécu pleinement cette célèbre parole de Paul:
«Jai décidé de ne rien savoir parmi vous sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié» (1 Cor. 2.2)
LEsprit Saint la poussé à donner à Jésus crucifié la première place dans sa vie, à laimer de façon exclusive. Aujourdhui lEsprit Saint ne nous invite-t-il pas à redécouvrir le sens de cette Parole?
Rencontrons-le, Lui qui connaît les profondeurs de chacun, car il a vécu sur la croix, la plus profonde division possible et imaginable... oui, rencontrons-le dans toutes nos souffrances personnelles, toutes les angoisses de nos frères et soeurs, toutes les situations douloureuses que nous vivons entre nous, dans lEglise, entre les Eglises, dans le monde.
Faisons de Lui notre unique Bien et disons-Lui avec Nicolas :
Mon Seigneur et mon Dieu, ôte de moi tout ce qui mempêche daller à toi.
Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me conduit à toi.
Mon Seigneur et mon Dieu, prends-moi à moi-même et donne-moi tout entier à toi.
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6. Le Pain de Vie : une nourriture
Comment garder vivant «le souvenir de la passion du Seigneur», clé de notre union avec Dieu et secret de la paix entre nous? Par la célébration de la Cène du Seigneur. Chaque jour un prêtre la célèbre au Ranft et, selon la coutume de lépoque, Nicolas communie une fois par mois et aux fêtes.
Dans le tableau, le médaillon de lEucharistie est à côté de celui de lAnnoncation. Nicolas explique :
«Le Dieu tout-puissant, qui gouverne et embrasse tout le ciel, est entré comme un petit enfant dans le sein de la très haute vierge, et en est sorti, sans briser sa virginité. La même tendre chair, il nous la donnée en nourriture, jointe inséparablement avec sa divinité. Comme tu vois ce rayon qui est aussi large près du centre du cercle intérieur et petit à proximité du cercle extérieur, ainsi la grande puissance du Dieu tout-puissant se trouve dans cette petite substance de lhostie». 34
Une nourriture, voilà ce quest dabord le Pain de Vie pour Nicolas. Il lui permet de durer dans son jeûne extraordinaire. Selon le témoignage du curé de Kerns, «Nicolas lui avait dit un jour, dans sa cabane et dans le plus grand secret, quau moment de la messe, quand le prêtre prenait le sacrement, il en recevait un si grand soutien quil pouvait subsister sans manger ni boire, ce quil ne pourrait supporter autrement».35
Au même curé, il confiait :
«Lorsque, prosterné, tandis que le prêtre célèbre les divins mystères, je désire me repaître de ce sublime banquet, lorsquil mest donné de participer à la table divine, mon âme est plongée dans un tel océan de délices et inondée de tant de forces spirituelles que leur abondance rejaillit jusquen mon corps. Cest pourquoi je nai ni faim ni soif daucun aliment terrestre, de là vient ma force, de là vient ma vie. Le corps et le sang du Christ sont ma seule nourriture. Il demeure en moi et moi en Lui. Il est pour moi nourriture, breuvage, santé, remède».36
Une vision de Nicolas illustre son expérience de la cène. Il entre dans un tabernacle, où se trouve une fontaine, doù jaillissent du vin, de lhuile et du miel.Tous les hommes se détournent de ce trésor gratuitement offert: «Venez et buvez -sans argent, sans paiement- du vin et du lait» (Es. 55.1-3). Ces trois sources qui sécoulent de la fontaine nen font quune, conduisent à lamour trinitaire, qui est communiqué dans leucharistie et qui jaillit du coeur de Nicolas, devenu «Temple de lEsprit Saint».37
Lorsquil participait au culte du Temple, le psalmiste se délectait de la bonté de Dieu :
«Quil est précieux ton amour, ô Dieu! Ainsi les fils des hommes, à lombre de tes ailes, ont abri. Ils senivrent de la graisse de ta maison, au torrent de tes délices tu les abreuves» (Ps. 36.8-9)...
Ainsi le chrétien autour de la Table du Seigneur.
Nicolas nest pas un théologien qui expose les mystères, il sy expose. Et il reçoit le ciel dans son humble cellule. La participation au corps et au sang du Christ lui donne le Christ:
«Il demeure en moi et moi en Lui».
Elle le transforme en ce quil reçoit.
Enfin, par leucharistie, Nicolas est non seulement uni au Christ, mais aussi à tous ses frères et soeurs pour lesquels il prie dans le silence du Ranft. A Jésus crucifié, qui a connu la plus grande division, le plus grand abandon, il apporte le poids de tous les conflits qui divisent son peuple. Le mémorial du pain rompu et du vin versé lui apporte le don de lunité, la grâce de la paix. Et Nicolas devient instrument de communion pour beaucoup.
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Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus déclara:
«Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi naura jamais faim et celui qui croit en moi naura jamais soif» (Jean 6.35).
Lexpérience de Nicolas est plus parlante que tous les traités sur la Sainte Cène. Elle nous encourage à ne pas négliger la grâce du Pain de Vie, nourriture, source dunité avec Dieu et entre nous.
«Lhomme qui sen prive, cherche en vain à nourrir sa vie, cest comme sil demandait sa subsistance à des pierres».
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Seigneur, donne-nous ton corps en nourriture. Que le don de lunité quil contient nous fortifie à vivre chaque jour dans l'esprit de service! Donne-nous ton sang en breuvage, afin que de notre coeur jaillisse une fontaine qui apaise la soif de paix de nos frères et surs.
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7. La Parole de Vie: un roc
Dans une homélie, Jean de Trittenheim parle ainsi de Nicolas: «Cest un homme dune extraordinaire pénétration desprit. Bien quil soit totalement ignorant des lettres, il possède cependant, comme un nouvel Antoine, lermite dautrefois, un sens admirable des Ecritures».38
Ailleurs il écrit : «De toute la Germanie vient à lui un grand concours de pèlerins, auxquels il donnait des avis touchant le salut et la vie droite, bien quil fut tenu pour totalement ignorant des lettres. Concernant la morale et la vie chrétienne, il fut un conseiller pénétrant et solide, parlant toujours selon lEvangile».39
Ainsi, bien qu'illettré, Nicolas connaissait lEcriture mieux que quiconque. Sa sagesse remplissait dadmiration les lettrés, comme le furent les docteurs du Temple devant le jeune Jésus. Les paroles de feu de lEvangile, il les reçoit lors de la célébration quotidienne de la Messe dans la petite chapelle qui a été construite par ses villageois à côté de son ermitage. Il peut méditer ses scènes en parcourant lun de ces livres dimages saintes, les «miroirs du salut». Il saide de son chapelet pour prier à partir des différentes étapes de la vie du Seigneur. Et devant lui, il a son tableau, «le livre dans lequel il apprit à lire à lécole du Saint-Esprit».40
Aux quatre angles de ce tableau, on voit les symboles des quatre évangélistes. Ils annoncent la Bonne nouvelle aux quatre coins du monde. La Parole de Dieu est pour lui un roc sur lequel il a bâti sa maison, son engagement, toutes choses : « Tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur un roc » (Mat. 7.24).
«De Flue» signifie en réalité «du rocher». Dans une vision, Nicolas a vu un rocher, qui représentait «la fermeté et la constance de son être».41
La Parole est vraiment le rocher de son existence.
Sa solidité, son adhésion à la réalité, il la doit à la mise en pratique quotidienne de la Parole de Dieu. Il na besoin que de quelques Paroles pour rassasier son âme: chaque jour une cuillère de miel de la Parole. Mais chaque Parole, il la vit à fond, elle lui donne la Présence, force et espérance:
«Homme, si tu lis ou écoute volontiers parler de Dieu, Alors tu laimes et observes ses commandements. Si tu fais cela selon tout ce qui est en ton pouvoir, Alors, lespérance te soutient, maintenant et à lheure de ta mort». 42 12
En vivant ces quelques paroles dEvangile, que nous avons méditées, Nicolas de Flue ne passe pas. Il reste actuel, car la Parole de Dieu est vivante: «le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas» (Mat. 24.35).
Nicolas a été une «Parole vécue». Il a interprété lEvangile par sa vie. LEsprit Saint redit aujourdhui, avec dautres mots, dautres vies, cette même et unique Parole, qui a saisi Nicolas de Flue.
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Seigneur Jésus-Christ, tu as prié le Père pour que tes frères et soeurs soient sanctifiés par Ta Parole de Vérité (Jean 17.17). Cest elle qui a fait de notre frère Nicolas un «saint». Donne-nous lEsprit Saint pour quil nous aide à vivre ta Parole, à la mettre en pratique instant après instant. Quelle fasse de nous tes amis et nous connaîtrons dès maintenant la joie en plénitude.
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1 Ces mots sont du Cardinal Christoph Schönborn dans sa préface au livre dIso Baumer, Niklaus von Flüe :
2 Robert Durrer, Die ältesten Quellen über den seligen Nikolaus von Flüe, Sarnen, 1917-1921, p. 652, cité en Philippe Baud: Nicolas de Flue. Le Cerf, Paris,1993, p. 100. Ce second livre contient la traduction française des textes les plus importants du livre de Durrer. Nous y renvoyons dans notre étude.
3 H. Zwingli, Deux exhortations à ses confédérés, Genève, Labor et Fides, 1988, p. 28-29
4 "Maximes chrétiennes et bonne doctrine de Frère Nicolas", P. Baud, op. cit. p. 109.
5 P. Baud, op. cit. p. 108
6 Le Traité du Pèlerin, P. Baud, p.151
7 P. Baud, p. 144
8 P. Baud, p. 118
9 Image développée par C. Lubich, «Le soleil et ses rayons », en Méditations, Nouvelle Cité, Paris, 1990, p. 45.
10 P. Baud, p. 121
11 P. Baud, p. 123
12 P. Baud, p. 229
13 P. Baud, p. 58
14 P. Baud, p. 44
15 P. Baud, p. 62
16 P. Baud, p. 109
17 P. Baud, p. 29
18 P. Baud, p. 44
19 P. Baud, p. 70
20 P. Baud, p. 230
21 P. Baud, p. 129
22 P. Baud, p. 139
23 P. Baud, p. 88
24 P. Baud, p. 93
25 P. Baud, p. 94
26 P. Baud, p. 94
27 P. Baud, p. 180
28 P. Baud, p. 106 (Maximes)
29 Ibid
30 Ibid
31 Ibid
32 P. Baud, p. 123
33 P. Baud, p. 139
34 P. Baud, p. 151
35 P. Baud, p. 191
36 R. Durrer, op. cit. p. 468
37 P. Baud, p. 133-135
38 P. Baud, p. 181
39 P. Baud, p. 229
40 P. Baud, p. 149
41 P. Baud, p. 120
42 P. Bau